Parlons de l'histoire du Real Madrid, Souvenirs, souvenirs |
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Parlons de l'histoire du Real Madrid, Souvenirs, souvenirs |
29/04/2012, 18:19:07
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Admin Groupe : Admin Messages: 39,884 Inscrit : 13/10/2006 Membre No. : 1 |
J'ai vu que dans le topic "Post du mois", c'est parti un peu HS donc je crée un topic pour parler de l'histoire du Real Madrid. Ca permet aussi aux petits jeunes du forum de decouvrir un peu plus l'histoire du Real à travers des saisons, des matchs, des joueurs etc ...
On avait déjà un topic de ce genre il y a quelques années mais il doit être au fin fond du forum. A partir du départ de Makelele (été 2003), on a eu une équipe type avec un double pivot Guti - Beckham. C'était la mise en oeuvre totale du plan de Perez "Zidanes Y Pavones". C'était très beau tant que physiquement les 4 de devant se replaçaient relativement bien pour boucher les trous (Raul servait de bouche trou, et se retrouver à jouer partout...), mais au bout de 6 mois c'était mort et en février / mars 2004 on commence à tout perdre. On eu des matchs superbes tant techniquement on pouvait surpasser n'importe qui (les ouvertures de Becks au milieu, qui jouait comme un Quaterback, c'était nickel pour Ronaldo, et ça permettait aussi de jouer à fond sur le côtés. ) Revoir par exemple à ce propos le classico à Barcelone où l'on s'impose, notamment avec un but d'anthologie: transversale de Zidane vers Beckham, transversale de l'anglais vers R. Carlos, but de Ronaldo, le tout en quelques secondes. Mais c'était évident que sans banc de touche (c'est le cas de le dire...), et sans véritable récupérateur physique et sans vraie défense centrale (Helguera / Pavon, que c'était faible, le pire étant quand on a fait jouer Meija qui a même chialé après avoir été remplacé au bout de 20 minutes de jeu où on prend 3 buts). Donc au bout de 6 mois, plus de jeu, plus de défense : élimination ridicule en LDC, perte de la Coupe du Roi, et on termine le championnat épuisés sur 5 défaites consécutives si je me souviens bien. Ce furent des mois magiques. Rarement vu une équipe couler aussi irrémédiablement. Et Perez qui avait osé faire une réunion avec les joueurs un dimanche matin pour leur rappeler les valeurs du Real Madrid. Alors qu'il était le principal responsable de cette débâcle.... L'année suivante Perez essaie de corriger légérement ses erreurs, mais prend soit des mecs moyens (Garcia, Gravesen...Pas mauvais mais limités), soit continue dans sa folie des grandeur (Owen, bon sur le terrain, mais foncièrement utile sur le long terme, il termine la saison titulaire à la place de Figo -passage en 4-3-3, et part l'été suivant...). Ce n'était pas Meijia, c'était Ruben, un blond, je me rappelle de ce match horrible, c'était à Seville, Madrid était completement débordé ce jour là, c'était de la folie, le score s'était soldé sur un 4-0 ou 4-1 je ne sais plus. |
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28/05/2013, 01:19:25
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#2
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Campeon Madridista Groupe : Membres Messages: 7,474 Inscrit : 23/02/2011 Lieu : Paname Membre No. : 15,690 Joueur(s) Préféré(s): Casillas, CR7, Xabi Alonso & Ramos |
Pour les férus d'histoire je vous poste quelques extrait du livre de Thibaud Leplat que je lis en ce moment : Clasico, la guerre des mondes. C'est lié à bon nombre de discussions qu'on a eu récemment sur le fofo d'où mon envie de partager. Le premier extrait c'est sur l'omniprésence du président au Real, le second sur la difficulté de coacher ici et le dernier sur le style de jeu historique du Real.
__________ Le FC Barcelone s'incarne dans la figure de son entraineur, pas de son président. Le boss n'est qu'un gestionnaire. Au Real, c'est le contraire. Le président est un personnage ouvertement paternaliste et et interventionniste. Le stade du Real porte le nom d'un président qui y a régné trente-cinq ans (1943-1978). L'éponyme y est accroché dès 1953, du vivant du président. A Barcelone, le stade n'a même pas de nom (Nou Camp, le Nouveau Terrain en catalan) et c'est Cruyff - un entraineur néerlandais - qui est le démiurge de la construction sportive et identitaire du club. A Madrid, l'entraineur n'est qu'un légionnaire parmi d'autres. Le patron, c'est le prési. Santiago Bernabeu a gagné six Coupes d'Europe avec trois entraineurs différents. Le Real de cette époque, c'est celui de Di Stefano, Gento, Kopa, Puskas, pas celui de José Villalonga, Luis Carniglia ou Miguel Munoz. Du coup, au Real, les résultats ne sont jamais une garantie de survie. Fabio Capello a été limogé deux fois en 1997 et en 2007, après avoir remporté le championnat. Vicente Del Bosque est un type irréprochable. Ancien joueur de la maison, ancien responsable de la formation, il est nommé en 1999. Le moustachu ringard s'adapte à l'arrivée des folies présidentielles au mépris de toute logique sportive : Figo, Zidane, Ronaldo, Beckham. En 2003, son bilan frôle la perfection : 2 Ligas, 2 Champions, 2 Supercoupes d'Espagne, 2 Supercoupes d'Europe, 1 Intercontinentale. Pourtant, vingt-quatre heures après avoir remporté la 29e Liga de l'histoire du club, il est viré. A Madrid l'entraineur n'est qu'un interprète, l'auteur, c'est le président. __________ Madrid croit au talent, Barcelone en la méthode. Di Stefano, Raul, Butragueno, Ronaldo : les grands joueurs ont forgé la légende du Real, pas les entraineurs. Guus Hiddink n'est pas resté longtemps au Real. Ce n'est pas pour rien : "Beaucoup de gens au conseil d'administration, trop, interféraient sur les choix sportifs ou essayaient de le faire. On venait me voir en essayant de me convaincre de mettre untel ou untel dans l'équipe. Ce n'était jamais franc, toujours détourné, assez hypocrite : 'Pourquoi n'essayez-vous pas ce joueur?'... La charnière de l'époque c'était Hierro-Sanchis, deux immenses joueurs de l'histoire du club. Plusieurs personnes me mettaient la pression pour les écarter de l'équipe. Moi, j'ai refusé, on m'a viré." L'entraineur du Real est une sorte de superintendant ou de superfusible dont la mission consiste à contenter le conseil d'administration et à voler en éclats en cas de turbulences. Beenhakker est le coach de la Quinta del Buitre, entre 1986 et 1989. Quand il revient, en 1992, il tient à peine six mois. "C'était très compliqué. Trop compliqué. Mon problème, ce n'était pas d'expliquer à Butragueno, Michel, Gordillo ou Camacho comment jouer au football. Le problème, dans ces clubs, c'est comment faire en sorte que tous ces grands joueurs évoluent ensemble. L'autre grand problème, c'est la pression qu'ils ont sur les épaules. De toute ma carrière, je n'ai jamais travaillé autant que durant mes années au Real, c'était du 24h/24h". Il y a quelque chose de subversif dans cette posture présidentialiste. Elle refuse le monopole technique des gardiens du temple, les futboleros. C'est-à-dire les privilèges de ces entraineurs, de ces consultants, de ces théoriciens, de ces stratèges qui parlent d'équilibre défensif, de modération et de système de jeu. Les règles qui s'appliquent ailleurs ne s'appliquent pas au Real. Ici, le mot clé, c'est la ilusion. Le public de Bernabeu n'est pas un public qui vient admirer un système de jeu ou une nouvelle stratégie pour contrer son rival. Non. Ici, le socio vient voir Di Stefano, Zidane, Ronaldo, Cristiano ou Raul comme de grands acteurs dans leur dernière production. __________ Valdano synthétise : "Le Real Madrid n'a jamais été caractérisé par un style déterminé. Les principales références de Barcelone sont les entraineurs. L'héritage de Cruyff comme entraineur a été supérieur à celui de Cruyff comme joueur. Au Real, c'est le contraire. L'héritage de Di Stefano comme joueur est supérieur à celui de Di Stefano comme entraineur. Ici, les références sont les joueurs, pas les idées. Les exécutants plutôt que les théoriciens. Le Real est un club qui a une passion pour le triomphe, qui célèbre l'effort et aime le spectacle. Mais il place le triomphe au-dessus de tout le reste. Dans cette recherche du triomphe, tous les styles sont valables et le jeu est donc très riche." Le vieux Di Stefano confirme. Le Real joue pour le cœur, pas pour les têtes : "Lutter, montrer son talent, jouer les 75 premières minutes à fond en essayant de marquer deux ou trois buts, et durant les 15 dernières minutes, faire plaisir au public pour que les gens rentrent chez eux avec des étincelles dans les yeux et disent : 'Comme le Real joue bien!'. Mais en réalité, notre style, c'était lutter pendant soixante-quinze minutes et jouer seulement les quinze dernières." Tout le contraire du Barça. Encore. |
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