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Redondo
* 09/11/2021, 10:17:55
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Hola,


Est ce que parmi nous avons nous des futurs journalistes, futurs éditorialistes, futurs écrivains biggrin.gif ?

C'est le moment de partager votre talent sur ce topic

Le but est de rediger un article, un édito ou un compte rendu sur le Real Madrid bien sur. Je repete exclusivement sur le Real Madrid, pas d'autre sujets. Ca peut être le compte rendu d'un match, une analyse sur un joueur, un avis sur une situation sur le Real Madrid

On verra si ça fonctionne bien, peut être qu'un ancien projet sera réactivée ..

Tout dépends de vous

Et si ça ne marche pas, on continuera sur ce bon vieux forum biggrin.gif
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Ronalbiot
* 28/10/2022, 23:09:57
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Campeon Madridista
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Un article hommage à Modric sur lequel je travaille épisodiquement depuis quelques mois. C'est un peu long (1600 mots). Pour ceux qui auront l'envie, le temps et la patience... Si vous voyez des trucs à corriger, faites-moi signe.


Il était une fois l’extérieur du pied. Il serait tentant de réduire Luka Modric, le milieu de terrain du Real Madrid, à sa marque de fabrique, ce geste technique si élégant qu’il maîtrise à la perfection et dont il régale les spectateurs espagnols depuis 10 ans, 10 comme le numéro qu’il arbore fièrement en club comme en sélection nationale. « Mon numéro préféré , c’est le 10, mais celui-là il faut d’abord le mériter et ensuite prouver que vous êtes capable de le porter », confiait-il au magazine France Football fin 2018, après avoir reçu le Ballon d’Or. Nul doute Lukita, comme te surnomment affectueusement tes admirateurs madrilènes, que tu portes ce numéro chargé d’histoire à la perfection comme tu participes à écrire la légende de ton club de cœur. D’ailleurs, l’antre du Real Madrid, l’Estadio Santiago Bernabéu, ce terrain de jeu qui a connu de folles soirées européennes et sur la pelouse duquel tant d’étoiles du football mondial ont brillé, de Di Stéfano et Puskas à Cristiano Ronaldo et Iker Casillas en passant par Ronaldo Nazario et Zidane, pour ne citer que quelques noms d’une liste longue comme le palmarès du club, cette vaste maison blanche n’est pas le seul stade à apprécier le magicien croate à sa juste valeur, et il n’est pas rare de voir les supporters adverses l’applaudir quand il rejoint le banc avant le coup de sifflet final. Qui ne se lèverait pas pour ce joueur hors-norme, petit par la taille avec ses 172 centimètres, mais géant par le talent ? Qui n’apprécierait pas son aisance technique, sa vision du jeu, son engagement physique, sa hargne, sa capacité à subjuguer ses adversaires et à régaler ses coéquipiers ? Qui ne serait pas touché par son abnégation et sa modestie, celle de celui qui se présente comme « un mec tranquille » et qui est « heureux que quelqu’un de normal puisse remporter le Ballon d’Or » ? Feu follet du football, Luka marque peu, mais il passe beaucoup, construit, conserve, efface, feinte, dribble, tire, pense, perce, sprinte, combat, récupère et enchante ceux qui le suivent avec admiration. « Génie », « milieu de terrain le plus complet au monde », « leader », « joueur le plus intelligent au monde », les qualificatifs dithyrambiques et les spécialistes du ballon rond, entraîneurs, joueurs et autres coéquipiers ne manquent pas pour faire l’éloge du Mozart du football. Matthias Sindelar, le frêle attaquant, star autrichienne de l’Austria Vienne et de la Wunderteam nationale dans les années 1930, serait probablement honoré d’avoir transmis son génial surnom par-delà le temps et les vicissitudes du nazisme et de l’Anschluss au virtuose croate. A 37 ans passés Luka Modric, continue à aimer le ballon, à aimer la victoire, à aimer la poésie du football. Car il ne faut pas s’y tromper, Modric appartient à cette caste réduite des joueurs qui ne font pas qu’exercer une profession mais qui sont l’essence même de leur sport. Luka est un artiste. Pour prendre la mesure de son génie, il suffit de revenir à Paris, au Grand Palais, un soir de décembre 2018, alors qu’il devient Ballon d’or, comme 10ème lauréat du Real Madrid. Que Luka, le joueur collectif par excellence, obtienne cette suprême récompense individuelle est déjà exceptionnel en soi, mais l’exploit est d’autant plus grand que de 2008 à 2021, il est le seul à briser l’hégémonie des deux légendes vivantes en activité du football mondial, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Là où ont échoué un Andres Iniesta ou un Xavi au sommet de leur carrière, métronomes incontestés du cuir, auréolés de titres mondiaux et européens, Modric va s’imposer grâce à une victoire en Ligue des Champions, sa quatrième en cinq ans sous les couleurs madrilènes, excusez du peu, et une coupe du monde pourtant perdue mais qu’il éclabousse de son talent et de sa combativité, ne s’inclinant en finale que devant une équipe de France réaliste et chirurgicale à l’envi. Ce 3 décembre quand Luka monte sur scène pour recevoir son trophée, ce ballon doré qui rend le sourire à l’inconsolable meilleur joueur du tournoi mondial, c’est une certaine idée du football qui est récompensée. Au-delà des statistiques et des performances mathématiquement mesurées, c’est l’intelligence de ce jeu populaire et intellectuel à la fois, c’est la sensibilité et la poésie qui sont mises à l’honneur. Non pas que la Pulga et CR7 soient dépourvus de ces qualités, bien au contraire, et ce n’est pas le ballon d’or des commentateurs sportifs, l’inénarrable Omar da Fonseca, chantre du futebol arte, qui nous démentira, mais leur duel titanesque tourne trop souvent à la bataille de chiffres. Relisons Modric dans une interview à France Football deux mois avant son triomphe modeste : « Même si, aujourd’hui, il semblerait qu’il n’y ait que les statistiques qui comptent, que seul le nombre de buts soit reconnu et que le reste n’ait pas d’intérêt, celui qui investit dans le bien commun, qui pense aux autres et à la réussite collective reste essentiel ». Que Luka se rassure, tout amoureux du jeu sait que le buteur qui prend la lumière et déchaîne les passions, cet individu qui fait oublier l’équipe aux yeux des supporters les moins avertis, ne peut briller que s’il s’appuie sur un groupe soudé qui travaille dans son ombre. Et le Croate justement fait partie de ces joueurs précieux qui illuminent le football ailleurs que dans les trente derniers mètres adverses, qui par leur facilités techniques émerveillent le jeu et nous comblent, même sans faire trembler à répétition les filets. Il n’en demeure pas moins réducteur d’opposer la dimension individuelle et la dimension collective, au bénéfice de la première dans l’esprit du grand public et au crédit de la seconde dans celui des puristes. Le bien commun dont parle Luka Modric n’est pas nécessairement le fruit du collectif et le n° 10 du Real Madrid a en fait lui-même la cruelle expérience dans sa vie d’avant le football, sa vie d’enfant bouleversée par le conflit yougoslave dans les années 1990. Le collectif comme vecteur d’une idéologie haineuse, d’un nationalisme vindicatif, a transformé le petit Luka en un réfugié contraint d’abandonner son terrain de jeu natal, de couper ses racines et l’a privé de son grand-père assassiné un jour de décembre 1991 par les milices de sinistre mémoire de la Région autonome serbe de Krajina. Mais comme il le dit si bien « chaque fois que tu tombes par terre, tu te relèves et tu continues ». Si Luka Modric senior est resté étendu pour l’éternité, son petit-fils a réussi tout au long de sa trajectoire footballistique, en appliquant cette règle de vie empruntée au basketteur américain Michael Jordan, à rester debout dans l’adversité, que ce soit dans la « Ligue des bouchers » bosnienne à ses débuts professionnels ou quand l’Hajduk Split ou les Gunners d’Arsenal ont refusé de le recruter. Il a ainsi détrompé, sans amertume, ceux qui voyaient dans son physique un obstacle à son éclosion et il a fait honneur à sa famille marquée tragiquement par la folie guerrière des hommes. Le petit réfugié dans son propre pays, réduit à vivre six années durant dans un hôtel de Zadar et à jouer au football entre deux alertes aux bombardements sur des terrains défoncés, s’est nourri de ballon pour se protéger du monde insensé des adultes, ce ballon qu’il protège et cajole aujourd’hui à son tour dès qu’il passe par ses pieds solidement plantés dans le gazon des plus beaux stades de la planète, le Bernabéu en tête.

Mais revenons à Paris, au Stade de France plus précisément, le 28 mai 2022, pour voir le lutin croate soulever sa cinquième Ligue des Champions, après avoir joué comme titulaire les cinq finales, un exploit qu’il ne partage qu’avec de rares joueurs bénis du football, tous anciens ou actuels coéquipiers : Cristiano Ronaldo, Dani Carvajal et Karim Benzema. Si Luka n’a pas brillé offensivement sur la pelouse de Saint-Denis pour des raisons tactiques, il est resté souverain et bien vivant au milieu de terrain entre grinta, abnégation et sacrifice. Le but victorieux de Vinicius Junior part d’une conservation de balle du numéro 10 madrilène, chassé par trois adversaires dans son propre camp, et qui, d’une passe lumineuse à son latéral plus avancé, casse le pressing impuissant de Liverpool. Du pur Modric. Mais de cette mémorable campagne européenne, riche en exploits plus renversants les uns que les autres, s’il fallait ne retenir qu’une seule action pour la mettre au crédit du génie croate, nous en retiendrons trois ! En huitième de finale retour contre le PSG, Luka entreprend à plus de 70 mètres des cages de Gianluigi Donnarumma une chevauchée fantastique qui élimine la moitié de l’équipe parisienne, puis il délivre une longue passe en profondeur pour Vinicius, se place devant la surface adverse pour retoucher le ballon qu’il glisse entre les jambes de Presnel Kimpembe d’une délicate passe millimétrée casseuse de ligne à son capitaine Karim Benzema qui fusille le portier parisien. En demi-finale retour contre Manchester City, Luka effectue en première période un long repli défensif d’une cinquantaine de mètres pour subtiliser la balle à Kevin de Bruyne avant de la glisser à Thibaut Courtois. Mais comment ne pas conclure cet article sans revenir au geste signature du milieu croate, cet extérieur du pied qu’il consacre dans la légende du Real Madrid, un soir mémorable d’avril 2022 au Bernabéu contre le Chelsea FC ? Luka rallume l’espoir dans le cœur des supporters madrilènes glacé par les trois buts londoniens et les multiples occasions des tenants du titre. D’un extérieur du pied magique qui propulse le cuir au plus près des étoiles, il offre un but au jeune Rodrygo, qu’il aime à considérer comme son fils, et du rêve à tous les amoureux du football qui lui en sont éternellement reconnaissants. Luka le poète.

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